Emmanuel Lalande et Jean-Paul Buisson aiment marauder sans passeport sur les frontières finissantes de l’instrumental, de l’électroacoustique, du concret, du bruitiste, de l’acousmatique…, piller de petits bouts de credo dans les chapelles obsolètes du classique, du contemporain, du modal, du savant, du populaire, du sériel, du tonal…, s’amuser avec le suranné intrinsèque à toute mode, la désuétude que porte toute tendance, la péremption annoncée de toute école.
Pas de langage, pas de discours. Et s’ils se passionnent pour tous les débats théoriques et philosophiques autour de la musique, du son, de l’esthétique, du style, de l’œuvre, du rapport à la science…, ils estiment trouver leur juste place là où le jeu marginalise l’enjeu.
Et quand se présenteront d’autres artistes – musiciens, danseurs, plasticiens, comédiens – ils se joindront au duo le temps d’une représentation, d’une improvisation, car existait dès l’origine la volonté de proposer une forme ouverte et offerte.